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Le Front Populaire de Jean Pierre Rioux, Tallandier, 2006

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Le Front Populaire de Jean Pierre Rioux, Tallandier, 2006 Empty Le Front Populaire de Jean Pierre Rioux, Tallandier, 2006

Message  Admin Lun 17 Nov - 18:51

BRUGUET Audrey

Le Front Populaire de Jean Pierre Rioux, Tallandier, 2006

Ce livre est divisé en trois parties puis en chapitres. Les chapitres sont des articles publiés dans la revue l’Histoire et rédigés par des auteurs différents : J-P. Rioux, J-C Asselain,J-J Becker, S. Berstein, C-M. Bosséno, S. Courtois, R.Frank, C. Georgel, J. Marseille et P. Ory.

PREMIERE PARTIE : une victoire pour la gauche

Le chapitre 2 est l’occasion pour J-J. Becker d’évoquer les origines du Front Populaire ou comment les français des années trente renouent avec l’espérance populaire.
Le 6 février 1934, les ligues manifestent place de la Concorde au moment où le nouveau gouvernement doit être investi par la Chambre. La manifestation dégénère en émeute violente. On relève 15 morts et 1500 blessés. Daladier est investi par la Chambre mais démissionne le lendemain.
A la suite de cet incident, socialistes et communistes décident de manifester ensemble le 12 février. Suite à cette réconciliation inespérée, ils fondent le Front Populaire qui s’étend aux radicaux et gagne les élections de 1936. Ils se dotent du slogan « le pain, la paix, la liberté ».

C’est une large victoire politique tout autant que psychologique pour une gauche désunie depuis 1920, souligne J.P. Rioux dans le premier chapitre. Les radicaux sont les grands vaincus.
Les communistes, eux, sont les grands vainqueurs. Les socialistes cimentent la coalition victorieuse (Rassemblement Populaire), possèdent le plus fort groupe parlementaire à la Chambre et peuvent donc légitimement imposer Léon Blum à la présidence du Conseil.

On peut alors se demander pourquoi la gauche a-t-elle décider de se rassembler ?
Le danger totalitaire n’échappe à personne, de plus la crise qui touche le pays semble s’installer dans la durée.
Le « Comité de vigilance des intellectuels antifascistes » (fondé en février 1934) regroupe des écrivains, savants, artistes, journalistes, le philosophe Alain (radical), ethnologue Paul Rivet (socialiste), le physicien Paul Langevin (communiste). Stéphane Courtois pose la définition de l’antifascisme afin d’éviter tout contre sens dans le chapitre 3.
« Antifascisme : un concept idéologique et politique à géométrie variable, mais surtout un terme inventé, porté par les communistes, et largement diffusé dans les milieux intellectuels à seule fin de servir les intérêts de l’Union Soviétique » les fascistes (selon les communistes) sont donc tous les ennemis de l’URSS.
Louis Aragon, Paul Nizan, Henri Barbusse, André Malraux … sont autant de grandes personnalités des milieux intellectuels qui luttent contre le fascisme.

J.P Rioux met en avant le fait que l’expérience gouvernementale est originale.
« Pour la première fois dans l’histoire de la république, un socialiste dirige le gouvernement et reçoit le soutien du PC ». De plus ce gouvernement accueille trois femmes, dialogue avec les syndicats. Mais il se voit confronté à deux contraintes : l’une intérieure : les grèves qui paralysent le pays, et l’autre, extérieure : la spéculation attaque le franc et la guerre éclate en Espagne.
Pressé par le temps le gouvernement ne tarde pas à élaborer de nombreuses lois.
Les accords Matignon du 8 juin 1936 constituent un véritable bond en avant sur le plan social : augmentation de salaire, 40h par semaine au lieu de 48h, création de deux semaines de congés payés par an, création d’une procédure d’élaboration de conventions collectives par branche industrielle et dans chaque entreprise.

Autres mesures : scolarité obligatoire jusqu’à 14 ans, enseignement secondaire gratuit, des logements à loyer modéré sont construits, développement des loisirs populaires par Léo Lagrange, création de l’Office du Blé qui revalorise les produits agricoles et prévoit une fixation annuelle du prix du quintal de blé.
Une « révolution par la loi » est en route.
Quelques réformes de structure : nationalisation de la SNCF, nationalisation d’usines de construction aéronautiques et quelques industries militaires.
1936 est aussi le souvenir d’un mouvement de grèves sans précédent : 12 000 grèves avec occupations d’usines, 1 800 000 grévistes.

DEUXIEME PARTIE : L’été 1936

Le chapitre 4 intitulé : « du pain, du sang et du rêve » retenti en écho au slogan du Front Populaire. Le chômage sévi en masse, les marcheurs de la faim clamant : « du pain ou du
travail !». La population française semble perdre tous les espoirs qu’elle avait placé en ce Front Populaire du fameux été 1936.

« La belle équipe de Julien Duvivier a souvent été considéré comme le film phare de la période, révélateur des espoirs et des désillusions du moment. » au point d’y consacré dans cet ouvrage un chapitre.
Un petit détour par les origines des congés payés est proposé au chapitre 6.
Il est ici rappelé que les congés payés ne figuraient pourtant pas au programme du Front Populaire. Les ouvriers français et leurs représentants ne semblaient pas convaincus de l’intérêt de l’avancée sociale (pourtant la plus symbolique). Le texte est voté le 11 juin 1936 à l’unanimité.
J. C Asselain revient sur l’instauration de la semaine de 40h.
Quelques hommes politiques ou non (Jean Zay, Jean Perrin, Léo Lagrange) sont convaincus de la nécessité d’une politique culturelle.
Le gouvernement du front populaire tente de faire tomber les barrières culturelles.

TROISIEME PARTIE : Bilan controversé

Ces différents chapitres, dont les titres sont en fait des questions, incitent à la réflexion :
Le Front Populaire a-t-il été munichois ?
A-t-il perdu la guerre ?
A-t-il voté les pleins pouvoirs à Pétain ?

Comment pouvons- nous expliquer la fin du Front Populaire ?
Tout d’abord le choix de la non intervention en Espagne divise la majorité très rapidement.
De plus, une presse d’extrême droite particulièrement virulente voit le jour.
La France est victime de nombreux problèmes financiers et monétaires : fuite des capitaux, augmentation du prix des produits, augmentation du déficit commercial, dévaluation.
Auxquels s’ajoutent des difficultés sociales et politiques: l’inflation annule les effets des augmentations de salaire, de nombreuses grèves persistent, le chômage touche beaucoup de français qui se trouvent donc en marge de la société des loisirs récemment développée. Les difficultés politiques persistent : Roger Salengro, ministre de l’Intérieur est poussé au suicide, les communistes se trouvent de plus en plus critiques vis-à-vis du gouvernement qu’ils soutiennent mais auquel ils ne participent pas.
Léon Blum, à qui le Sénat a refusé les pleins pouvoirs financiers, démissionne le 21 juillet 1937.

Ce livre m’a apporté de nombreuses informations sur l’expérience du Front Populaire. Cet ouvrage offre de nombreux détails importants pour comprendre cette période de l’histoire française.
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