Alexandre le Grand
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Alexandre le Grand
Maxime Collin, Classe Préparatoire Sciences Po
Alexandre le Grand
Arthur Weigall
Quatre siècles avant Jésus Christ, Alexandre II, fils de Philippe de Macédoine, venait au monde. Aujourd’hui encore, il reste considéré comme l’un des plus grands conquérants que le monde ait connu, aux côtés de Gengis Khan et d’Attila. Alexandre de Macédoine, dit le Grand, roi d’une petite nation grecque, conquit un empire plus grand que nulle autre auparavant, et qui reste aujourd’hui inégalé, courant de la Grèce à l’Inde ; et cela, il le fit avant d’avoir trente ans.
Tel homme ne saurait que susciter l’admiration de tous ; depuis sa mort, son mythe ne cesse de croître, et son destin servit d’exemple durant des siècles, sous l’empire romain, puis sous ses successeurs.
Nombreux sont ceux qui se sont essayés à le dépeindre au cours des temps, à commencer par Ptolémée de Pella, Diodore de Sicile ou Plutarque. Néanmoins il reste difficile de comprendre le personnage, tant les différents écrits divergents, en fonction du rapport qu’avait pu avoir l’auteur avec Alexandre (dans le cas des textes qui lui sont contemporains, puis de ceux qui s’y appuient). Ces biographies, ces études, sont ainsi marquées par une grande subjectivité ; Alexandre y apparaît bon ou mauvais, brave ou calculateur, traître ou digne de confiance.
Le manque de subjectivité, voire d’exactitude de nombre de ces textes rend difficile l’appréciation réaliste et objective du personnage que représentait Alexandre de Grand ; et c’est là que l’ouvrage d’Arthur Weigall prend tout son sens.
Il se distingue de la masse de ses prédécesseurs, car il tente d’aller au-delà de la lecture des anciens, de s’appuyer sur des faits, pour ainsi obtenir une image moins tranchée du sujet. Cette démarche n’est ni parfaitement infaillible ni véritablement rigoureuse (l’importance des textes sur le sujet rend impossible l’exhaustivité que l’on serait en droit d’attendre d’un tel projet) mais elle prend dans le contexte qui est le notre une réelle légitimité. Elle provoqua par ailleurs une controverse d’importance lors de la sortie du livre ; nombreux furent les historiens qui récusèrent cette appréciation des faits, qui, en de nombreux points, divergeait radicalement de nombre d’idées reçues de l’époque, et remettait sur la table certaines questions sensibles, comme celle de l’homosexualité d’Alexandre, ou de l’ambiguïté de son comportement durant les dernières années de sa vie.
Autre point d’extrême importance, cette biographie ne se contente pas d’évoquer la vie d’Alexandre, mais commence par parler de celle de son père, Philippe. En effet, on ne saurait comprendre cette période de l’histoire qu’en la replaçant dans son contexte, ce que beaucoup oublieraient. Raymond Aron, dans sa Dimension de la conscience historique, évoque ainsi cette erreur trop souvent commise en « découpant » l’histoire en période définies ; rien n’est abstractible de son contexte historique et culturel, et l’œuvre d’Alexandre ne fait pas exception.
En effet, Weigall met très rapidement le doigt sur un détail d’importance ; de quelle manière un homme si jeune a-t-il pu si vite se lancer dans la conquête du monde ? C’est pour cela que l’étude de son père se montre primordiale : c’est à lui que l’armée macédonienne doit son excellence, et donc qu’Alexandre doit d’avoir pu se lancer aussi facilement dans une guerre aussi longue et difficile.
Cette remise en cause du mythe d’Alexandre fait tout l’intérêt de ce livre ; on y présente un homme faillible, sujet à l’erreur et dont les mérites, s’ils sont dans l’ensemble incontestables, ont été par le passé largement galvaudés. On a donc une biographie, non du conquérant légendaire, de l’homme politique ou de l’icône de la grandeur qu’il a longtemps représenté, mais bien de l’homme lui-même. L’éclairage ainsi apporté permet d’obtenir une autre image de cette période de l’histoire, moins brumeuse et nimbée de gloire, et plus humaine_ et peut-être plus vraie_.
Alexandre le Grand
Arthur Weigall
Quatre siècles avant Jésus Christ, Alexandre II, fils de Philippe de Macédoine, venait au monde. Aujourd’hui encore, il reste considéré comme l’un des plus grands conquérants que le monde ait connu, aux côtés de Gengis Khan et d’Attila. Alexandre de Macédoine, dit le Grand, roi d’une petite nation grecque, conquit un empire plus grand que nulle autre auparavant, et qui reste aujourd’hui inégalé, courant de la Grèce à l’Inde ; et cela, il le fit avant d’avoir trente ans.
Tel homme ne saurait que susciter l’admiration de tous ; depuis sa mort, son mythe ne cesse de croître, et son destin servit d’exemple durant des siècles, sous l’empire romain, puis sous ses successeurs.
Nombreux sont ceux qui se sont essayés à le dépeindre au cours des temps, à commencer par Ptolémée de Pella, Diodore de Sicile ou Plutarque. Néanmoins il reste difficile de comprendre le personnage, tant les différents écrits divergents, en fonction du rapport qu’avait pu avoir l’auteur avec Alexandre (dans le cas des textes qui lui sont contemporains, puis de ceux qui s’y appuient). Ces biographies, ces études, sont ainsi marquées par une grande subjectivité ; Alexandre y apparaît bon ou mauvais, brave ou calculateur, traître ou digne de confiance.
Le manque de subjectivité, voire d’exactitude de nombre de ces textes rend difficile l’appréciation réaliste et objective du personnage que représentait Alexandre de Grand ; et c’est là que l’ouvrage d’Arthur Weigall prend tout son sens.
Il se distingue de la masse de ses prédécesseurs, car il tente d’aller au-delà de la lecture des anciens, de s’appuyer sur des faits, pour ainsi obtenir une image moins tranchée du sujet. Cette démarche n’est ni parfaitement infaillible ni véritablement rigoureuse (l’importance des textes sur le sujet rend impossible l’exhaustivité que l’on serait en droit d’attendre d’un tel projet) mais elle prend dans le contexte qui est le notre une réelle légitimité. Elle provoqua par ailleurs une controverse d’importance lors de la sortie du livre ; nombreux furent les historiens qui récusèrent cette appréciation des faits, qui, en de nombreux points, divergeait radicalement de nombre d’idées reçues de l’époque, et remettait sur la table certaines questions sensibles, comme celle de l’homosexualité d’Alexandre, ou de l’ambiguïté de son comportement durant les dernières années de sa vie.
Autre point d’extrême importance, cette biographie ne se contente pas d’évoquer la vie d’Alexandre, mais commence par parler de celle de son père, Philippe. En effet, on ne saurait comprendre cette période de l’histoire qu’en la replaçant dans son contexte, ce que beaucoup oublieraient. Raymond Aron, dans sa Dimension de la conscience historique, évoque ainsi cette erreur trop souvent commise en « découpant » l’histoire en période définies ; rien n’est abstractible de son contexte historique et culturel, et l’œuvre d’Alexandre ne fait pas exception.
En effet, Weigall met très rapidement le doigt sur un détail d’importance ; de quelle manière un homme si jeune a-t-il pu si vite se lancer dans la conquête du monde ? C’est pour cela que l’étude de son père se montre primordiale : c’est à lui que l’armée macédonienne doit son excellence, et donc qu’Alexandre doit d’avoir pu se lancer aussi facilement dans une guerre aussi longue et difficile.
Cette remise en cause du mythe d’Alexandre fait tout l’intérêt de ce livre ; on y présente un homme faillible, sujet à l’erreur et dont les mérites, s’ils sont dans l’ensemble incontestables, ont été par le passé largement galvaudés. On a donc une biographie, non du conquérant légendaire, de l’homme politique ou de l’icône de la grandeur qu’il a longtemps représenté, mais bien de l’homme lui-même. L’éclairage ainsi apporté permet d’obtenir une autre image de cette période de l’histoire, moins brumeuse et nimbée de gloire, et plus humaine_ et peut-être plus vraie_.
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