PÉTAIN Philippe (1856-1951)

PÉTAIN Philippe (1856-1951) militaire et homme politique français. Philippe Pétain constitue, par son parcours militaire et politique, l'une des figures françaises les plus controversées du XXe siècle. Officier de carrière, il est à la veille de prendre sa retraite quand éclate la Grande Guerre. Il peut enfin mettre en application sa théorie sur l'intérêt de la guerre de position en organisant la défense de Verdun en 1916 au prix de pertes humaines énormes. Nommé commandant en chef des forces françaises après les mutineries de 1917 (Craonne), il rétablit l'ordre (54 soldats seront exécutés) mais assoit sa popularité en améliorant les conditions de la vie des troupes et surtout en renonçant aux offensives inutiles. Devenu maréchal de France en novembre 1918, il poursuit une double carrière. Après avoir réprimé en 1925 la révolte d'Abdelkrim (1882-1963) au Maroc (guerre du Rif), il joue un rôle clé dans 1a définition de la doctrine militaire française fondée sur la défensive. En 1934, il devient ministre de la Guerre et, en 1939, est nommé Ambassadeur auprès de l'Espagne de Franco. Le désastre militaire de 1940 le propulse au premier rang. Il appelle à un armistice tout en faisant « don de sa personne » au pays. Il utilise alors son prestige de vainqueur de Verdun pour créer l'« État français » dont il est le chef. Certain de pouvoir traiter d'égal à égal avec les Allemands, il assume l’ensemble des décisions du gouvernement de Vichy. Pourtant, à partir de 1942, il subit les exigences de plus en plus lourdes des occupants. Emmené de force en Allemagne en août 1944, il revient se livrer aux autorités françaises en avril 1945. Jugé et condamné à mort, il est gracié et interné jusqu'à son décès.