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PHILIPPE PETAIN (bio détaillée) 2/2

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Message  Sabine Mar 23 Déc - 16:29


IV) La 2GM


a)Avant l’armistice
Le 17 mai 1940, Pétain est nommé vice-président du Conseil dans le gouvernement de Paul Reynaud. Le 14 juin 1940, Paris est occupé par l'armée allemande. Le gouvernement, le président de la République et les Assemblées sont alors réfugiés à Bordeaux. Dès son arrivée au gouvernement, Pétain se fait un des avocats les plus constants de l'armistice auprès du président du Conseil Paul Reynaud. Ainsi, il met plusieurs fois sa démission dans la balance et déclare qu'il n'est aucunement question pour lui de quitter la France pour poursuivre la lutte.

Le 16 juin 1940, Paul Reynaud présente la démission du gouvernement et suggère, suivi en cela par les présidents du Sénat et de la Chambre des députés, de confier la présidence du Conseil au Maréchal Pétain, choix aussitôt approuvé par le Président de la République Albert Lebrun. Pétain est alors vu par beaucoup comme l'homme providentiel. Charles Maurras salue son arrivée comme une « divine surprise ».

22 juin 1940 armistice signé à Rethondes, après avoir été approuvé par le Conseil des ministres et le Président de la République.

b) vers l’Etat français
Le 29 juin 1940, le Gouvernement s'installe à Vichy, en zone non occupée par l'armée allemande selon les souhaits de Pierre Laval. Cela évitait de chercher refuge à Lyon ou à Toulouse, vieux fiefs du radical-socialisme. De plus cette ville présentait les avantages d'un réseau téléphonique extrêmement performant et d'une multitude d'hôtels qui furent réquisitionnés pour abriter les différents ministères et les ambassades.

Le 10 juillet, une loi, dite "constitutionnelle", votée par les deux Chambres (569 voix pour, 80 contre) réunies en Assemblée nationale au casino de Vichy donne tous les pouvoirs au maréchal Pétain avec pour mission la promulgation d'une nouvelle Constitution. Celle-ci ne verra jamais le jour. De sorte que l'État français allait rester durant toute sa durée un État provisoire.

V) L’Etat Français


a) La proclamation du régime de Vichy
La constitutionnalité de cette réforme fut contestée pour plusieurs motifs dont le fait que la Constitution ne peut pas être modifiée sous la menace directe d'un ennemi. Mais surtout, la confusion de tous les pouvoirs (constituant, législatif, exécutif et judiciaire) entre les mêmes mains était contraire au fondements même des lois constitutionnelles de 1875, fondées sur une séparation souple des pouvoirs.

Jouant à fond sur la réputation de « vainqueur de Verdun », le régime exploite le prestige du Maréchal et diffuse un culte de la personnalité omniprésent : les photos du Maréchal figurent dans les vitrines de tous les magasins, sur les murs des cités, dans toutes les administrations, ainsi que dans tous les locaux scolaires et ceux des organisations de jeunesse.

Les libertés publiques sont suspendues tout comme les partis politiques, alors que les syndicats sont unifiés dans une organisation corporatiste du travail. Des juridictions d'exception sont mises en place.

Instaurant un régime contre-révolutionnaire, le régime de Vichy veut réaliser une « Révolution Nationale ». Sa devise est « Travail, Famille, Patrie ». Dans l'optique de la restauration de la France, le régime de Vichy crée très tôt, des camps de formation qui deviendront plus tard les Chantiers de la jeunesse française. L'idée est de réunir toute une classe d'âge (en remplacement du service militaire désormais supprimé), et, à travers une vie au grand air, par des méthodes proches du scoutisme, leur inculquer les valeurs morales du nouveau régime.

b) Le contrôle de la société
D'autres moyens de contrôle sont également mis en place dans le domaine économique, comme les Comités professionnels d'organisation et de répartition, ayant un pouvoir de juridiction sur leurs membres ou un pouvoir de répartition des matières premières, pouvoir capital en ces temps de restrictions généralisées. Il en est de même avec la Charte du travail instaurant le système du syndicat unique et le corporatisme paysan.

Parallèlement au développement d'un pouvoir centralisé, le maréchal se consacre au « relèvement de la France » : rapatriement des réfugiés, démobilisation, ravitaillement, maintien de l'ordre, et maintien de l'unité nationale. Il se porte garant du respect par l'Allemagne des conventions d'armistice.

Le régime du maréchal Pétain prend plusieurs mesures comme la création d'un ministère de la Reconstruction, l'unification du permis de construire, ou une politique familiale. D'autres dispositions, plus modestes, sont adoptées : interdiction de fumer dans les salles de spectacle, institution de la fête des mères.

c) La collaboration avec le Reich

En octobre 1940 et sans demande particulière de la part des Allemands, des lois d'exclusion contre les francs-maçons et les juifs sont promulguées (Voir article La France sous le régime de Vichy). Ces textes discriminatoires, adoptés à la hâte en octobre 1940 sont durcis en 1941 : ils excluent ainsi les Français de « race juive » (déterminée par la religion des parents) de la plupart des fonctions et activités publiques. Bien qu'un quota soit fixé pour le nombre d'étudiants juifs admissibles à l'Université, la réticence de plusieurs universitaires permet de limiter les exclusions.

Le période de l'Armistice voit aussi la création de la « Légion française des combattants » (LFC), à laquelle sont ensuite agrégés les « Amis de la Légion » et les « Cadets de la Légion » présidée par le maréchal Pétain. Pour Vichy, elle doit servir de fer de lance de la Révolution Nationale et du régime.

Au sein de cette légion se constitue un Service d'ordre légionnaire (SOL) qui s'engage immédiatement dans la voie du collaborationisme. Commandé par Joseph Darnand, héros de la Première Guerre mondiale, cet organisme devient en janvier 1943 la « Milice française ». A la fin de la guerre, alors que Vichy est devenu un régime fantoche aux ordres des Allemands, une partie de la Milice (qui compte au maximum 30 000 hommes), participe activement à la lutte contre la Résistance, avec les encouragements publics du Maréchal Pétain comme de Pierre Laval, son président officiel.

d) La politique extérieure
Pétain, après avoir affecté pendant trois mois de rester neutre dans le conflit en cours entre l'Axe et la Grande-Bretagne, engage officiellement, par son discours radio-diffusé du 30 octobre 1940, le régime de Vichy dans la « Collaboration »[1], suite à l'entrevue de Montoire du 24 octobre 1940, durant laquelle il rencontra Hitler. Cette « poignée de mains de Montoire », sera par la suite largement diffusée aux actualités cinématographiques, et exploitée par la propagande allemande. Certes, l'armistice avait permis, en un premier temps, de limiter l'occupation allemande à la moitié nord et ouest du territoire. Mais l'autonomie de la zone sud est toute relative, car Pétain, avec ou sans discussion préliminaire, plie le plus souvent devant les exigences des autorités allemandes. Surtout, il est établi, entre autres par les travaux de R.O. Paxton, que le Maréchal Pétain a recherché et poursuivi la collaboration avec l'Allemagne nazie, dans l'espoir de faire de la France le partenaire privilégié du Reich dans une Europe durablement sous hégémonie allemande. La collaboration ne lui a pas été imposée.

Cette collaboration d'État entraîne plusieurs conséquences. Le maréchal s'interdit de protester (au moins publiquement) contre les exactions de l'occupant et de ses auxiliaires français ou contre l'annexion de fait, contraire à la convention d'armistice, de l'Alsace et de la Moselle. Il encourage les membres de la Légion des Volontaires Français qui combattent en URSS sous l'uniforme allemand. Lorsque les Alliés débarquent en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, Pétain donne officiellement l'ordre de les combattre à ses généraux d'Algérie et du Maroc, qui livrent 3 jours de combats sanglants aux Anglo-Saxons.
En revanche, il s'oppose à l'introduction en zone Sud du port obligatoire de l'étoile jaune comme aux projets de retirer la nationalité française aux juifs récemment naturalisés.

La dissidence de la plus grande partie de l'Empire, la fin de la "zone libre" le sabordage de la flotte française à Toulon, le 27 novembre 1942, la dissolution de l'Armée d'Armistice font perdre à Vichy ses derniers atouts face aux Allemands. En maintenant sa politique de collaboration, Pétain perd beaucoup de la popularité dont il jouissait depuis 1940 et la Résistance s'intensifie malgré le durcissement de la répression..

".
[strike]
VI) Après la 2nde GM

a) La fuite
Le 20 août 1944, le Maréchal est emmené contre son gré à Sigmaringen en Allemagne, où s'étaient réfugiés les dignitaires de son régime. Plutôt que de démissionner, il entretient dans une lettre aux Français la fiction selon laquelle "je suis et demeure moralement votre chef ».
Le 24 avril 1945 il décide de rejoindre la frontière suisse puis se rend aux autorités françaises le 26 avril.

b) Le procès
Le procès du maréchal Pétain débute le 23 juillet 1945 devant la Haute Cour de Justice. Défendu par Jacques Isorni, Philippe Pétain déclare le premier jour qu'il avait toujours été un allié caché du Général de Gaulle et qu'il n'était responsable que devant la France et les Français qui l'avaient désigné et non devant la Haute Cour de Justice. Dans ces conditions, il ne répondra pas aux questions qui lui seront posées. Viennent déposer de nombreuses personnalités en tant que témoins soit à charge (Édouard Daladier, Paul Reynaud, Léon Blum, Pierre Laval) soit à décharge (le général Weygand, le pasteur Boegner).

Le procès s'achève le 15 août 1945 à l'aube : la cour le déclare coupable, notamment, d'intelligence avec l'ennemi et de haute trahison. Elle le condamne à mort, à la dégradation nationale et à la confiscation de ses biens, assortissant toutefois ces condamnations du vœu de non-exécution de la sentence de mort, en raison de son grand âge.

Le général de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République, commue la sentence de mort en peine de réclusion à perpétuité. Compte tenu de la peine de dégradation nationale, le maréchal Pétain est exclu de l'Académie française.

c)La prison

Le maréchal Pétain est interné au fort du Portalet, dans les Pyrénées, du 15 août au 16 novembre 1945, puis transféré au Fort de la Citadelle, sur l'île d'Yeu (Vendée). Son épouse, installée à son tour dans l'ile, bénéficie d'un droit de visite quotidien. La santé du Maréchal Pétain décline à partir du début de l'année 1951, les moments de lucidité devenant de plus en plus rares. Eu égard à cette situation, le Conseil supérieur de la Magistrature, présidé par Vincent Auriol, président de la République, en vue d'adoucir une fin prévisible, autorise le 8 juin 1951 l'« élargissement » du prisonnier et son assignation à résidence. Le transfert dans une maison privée de Port-Joinville a lieu le 29 juin 1951, où le Maréchal meurt le 23 juillet 1951. Il est inhumé le surlendemain dans le cimetière marin de l'île d'Yeu.

VII) Aujourd’hui

Malgré sa condamnation, Philippe Pétain conserve sa dignité de Maréchal de France, laquelle figure expressément sur son acte de décès.

Dans les années 1970 a lieu un épisode rocambolesque : sa dépouille est enlevée par des personnes se réclamant de sa mémoire et désireuses d'obtenir le transfert de ses cendres au Fort de Douaumont (Verdun), auprès des centaines de milliers de soldats français qui y sont tombés, conformément aux dernières volontés du maréchal.

La tombe du maréchal Pétain est fleurie au nom de la présidence de la République en 1966 et en 1976 (commémoration de Verdun). Sous le septennat de François Mitterrand, elle est fleurie pendant plusieurs années consécutives entre 1984 et 1992 et cette pratique ne cesse qu'après les protestations de la communauté juive.
[b]

Sabine
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Date d'inscription : 16/09/2008

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