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La laïcité : Enjeux et affrontements politiques

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La laïcité : Enjeux et affrontements politiques Empty La laïcité : Enjeux et affrontements politiques

Message  Admin Mer 4 Fév - 17:44

La laïcité :
Enjeux et affrontements politiques :


A la libération, le thème de la laïcité a été un enjeu politique, comme souvent dans la vie politique française. Chaque parti donne sa propre définition du concept, ce qui suscite de vives oppositions. L’école est encore au centre des préoccupations et sème la discorde. Même si la République est devenue laïque en octobre 1946, les affrontements sur le terrain politique ne cessent pas pour autant. Quelles ont été les principaux sujets de désaccord ?

En octobre 1944, le gouvernement décide de maintenir les subventions aux écoles privées pour l’année scolaire, jusqu’au débat sur son nouveau statut. Pour les laïques, cette mesure est inacceptable, ils proposent alors qu’aucune aide ne soit octroyée au-delà du 1er avril. Le risque d’éclatement de la Résistance apparait avec cette question du financement des écoles privées. Finalement, le gouvernement provisoire fait savoir qu’il maintiendra les subventions.
Deux camps s’affrontent : les catholiques faces aux laïques soucieux de la légalité républicaine. S’opposent le MRP et les communistes, les radicaux et la SFIO sont plus nuancés, ils insistent sur la liberté de conscience. Les influences que peuvent subir les élèves sont au centre des débats
Lors de la rédaction de la constitution, le conflit réapparait sous l’angle de la scolarité. La SFIO et le MRP tombe d’accord pour dire que le respect de la laïcité suppose l’affirmation de la liberté d’opinion, de conscience et de culte ainsi que la garantie de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Ces principes sont repris dans la constitution de mai 1946. Le débat s’élargit à l’image d’une requête du PC concernant l’élargissement de la loi de 1905 à l’Alsace-Moselle. De plus les communistes proposent que soit inscrit le mot « laïque » après « indivisible » dans la constitution. Ne sachant comment s’opposer à cet amendement, celui-ci est finalement adopté.
La querelle de la laïcité à la Libération se résume bien au règlement de la question scolaire. Cette dernière ne divise pas encore mais tend à devenir un véritable enjeu politique sous les gouvernements de la troisième force.

Autre problème lié à la laïcité :
La nationalisation des Houillères, entreprise le 14 novembre 1944, pose le problème du statut des écoles primaires qui y sont attachées. Les partisans de la nationalisation font passer un texte qui décide de la nationalisation des écoles des houillères (298 voix contre 292). Le MRP contre-attaque, Germaine Poinso-Chapuis, MRP fait passer un décret portant son nom qui habilite les associations familiales à recevoir des subventions et à les répartir entre les familles nécessiteuses. Immédiatement les communistes, suivis par la SFIO demandent l’abrogation du décret. Politiquement, aucune solution n’est trouvée, l’impasse est telle qu’une rupture entre MRP et SFIO est sérieusement envisagée. Pour ne pas être renversé, Schuman renonce par décrets à ces subventions. La guerre scolaire est rallumée. Les militants de tous bords sont décidés à en découdre. Les partis de la troisième force se trouvent au centre d’intérêts divergents. L’école privée semble être un bon levier pour renverser la Troisième force.

La loi Marie-Barangé :
A. Marie, ministre radical de l’Education dépose à l’Assemblée nationale un projet de loi visant à étendre l’octroi de bourses aux élèves des collèges privés. Elle est adoptée le 4 septembre 1951par 361 voix contre 236. Elle est complétée le 10 par la loi Barangé adoptée par 313 voix contre 255. Elle prévoit une allocation, pour tous les élèves, versée soit aux associations pour l’enseignement privé soit au public. Les socialistes et les communistes ont voté contre, le MRP a voté pour et les radicaux se sont divisés : c’est la fin de la troisième force. Les clivages politiques traditionnels réapparaissent : d’un côté une droite qui se fait la championne de l’enseignement privé et de l’autre la gauche qui renoue avec une laïcité de combat.

La laïcité, considérée sous son seul aspect scolaire, a donc contribué à figer les positions partisanes autour du maintient ou de la suppression des subventions à l’enseignement libre (privé).

Le 31 décembre 1959, la loi Debré confirmera les subventions aux écoles privées sans aucune concession sur le statut de l’Alsace-Lorraine, comme le demandaient les laïques. Finalement, des concessions sont donc faite à l’Eglise catholique.

Ainsi, même s’il existe un consensus sur la nécessité de distinguer les intérêts de l’Etat des intérêts spirituels, la laïcité républicaine devient l’otage d’une lutte partisane.
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