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La Chine au XXème siècle

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La Chine au XXème siècle Empty La Chine au XXème siècle

Message  Admin Mer 13 Mai - 15:39

La Chine au XXème siècle :


Double césure : 1911  Proclamation de la république qui met fin au régime impérial. 1949  Proclamation de la République populaire. Modèle communiste puis ouverture dans les années 1970.

I) 1920-1949 : Le chemin vers la victoire :

1) L’héritage du passé et la rencontre de la modernité :

La spécificité chinoise est dans son poids démographique 430 millions d’habitants en 1840, et en 1953, 521 millions. Ce qui, pour les chefs communistes chinois caractérisait profondément la société chinoise et laissait prévoir les difficultés à construire la société socialiste en Chine. De plus, sa population est plus résistante au changement des valeurs traditionnelles.
La Chine du début du siècle est en profond questionnement. La présence des étrangers pose des problèmes, la présence européenne est male vécue par la société chinoise. Cette société connait aussi des divisions avec la multiplication des pouvoirs locaux avec les seigneurs de la guerre. Les Japonais, de leur coté aspirent à une extension territoriale. Tous ces facteurs expliquent un nationalisme toujours plus vigoureux.
La Chine est tentée de regarder ailleurs pour voir comment ça marche. .Les élites ne comprennent pas l’état d’avancement des autres grandes puissances. Il va falloir imiter pour avancer, les chinois vont regarder les européens pour à la fois survivre et se moderniser. Il faut s’occidentaliser, au niveau des méthodes, pour rester chinois.

2) La fondation du parti communiste chinois (1921) :

La date importante est, en 1921, la fondation du parti communiste chinois. Cela se passe à Shanghai avec un groupe d’étude communiste parmi lesquels déjà Mao Tse Tong. Ce groupe est déjà sous l’influence de l’internationale communiste. Ils vont appliquer les mesures du deuxième congrès du Kominterm : parmi ses directives, les partis communistes peuvent collaborer avec les partis bourgeois. D’où la collaboration du Guomindang de Sun Yat Sen et le PCC. Leur objectif commun est de mettre fin à l’anarchie qui résulte de la présence des seigneurs de la guerre et des étrangers. Le successeur des Sun Yat Sen, Chang Kai Chek, va rompre avec l’idéologie marxiste et tenter de mettre fin à la présence communiste. En 1927, il lance, à Shanghai, une grande attaque conter les communistes qui doivent emmener leurs troupes (c’est la longue marche), pour se réfugier dans le Shanxi. Le communisme chinois va se penser à partir de la campagne, ayant été chassé de la ville. La révolution va se mener à partir des campagnes.

3) L’ascension de Mao :

Mao prend l’ascendant dans le PCC, il est un des membres fondateurs. Il va se distinguer sur la conviction que le communisme chinois va devoir prendre en compte la spécificité rurale de la Chine. Les autres, sous l’influence de l’URSS, l’envisage sous à partir des villes et du monde ouvrier. Mao commence à penser une action révolutionnaire qui se ferait à partir du monde rural. Cette ascension est parallèle avec l’autonomie que le PCC va prendre vis-à-vis de l’URSS.
La république soviétique chinoise est créée le 7 novembre 1931. Chang Kai Chek ne se résout pas à la présence communiste et va encore tenter des campagnes d’anéantissement. La 5ème a lieu en 1934, c’est cette campagne qui va provoquer la longue marche.

4) La guerre dans la guerre :

Néanmoins, il n’arrivera pas à se débarrasser totalement des communistes. L’opposition avec le Japon ne met pas un terme à la guerre entre communistes et nationalistes même si parfois, cet antagonisme est mis de coté (parfois imposé par Staline). Dès 1941, l’opposition reprend de plus belle et, en 1945, la guerre reprend encore plus avant de tourner à l’avantage des communistes qui, aux yeux d’une grande partie de la population, apparaissent comme des combattants plus résolus. Ils ont aussi réussi à moins mécontenter les populations. A la fin de la guerre, la Chine est dans le camp des vainqueurs, on lui confère déjà une certaines puissance (siège permanant au conseil de sécurité de l’ONU). Et, à l’intérieur, Mao récolte les fruits politique de la guerre, le camp nationaliste est favorisé. Le parti communiste chinois, en 1945 compte 1 million 200 milles membres. Mao s’est imposé, sa pensée est officiellement adoptée comme ligne directrice. La tentative de médiation américaine échoue, et le communisme fait son retour dans les grandes communes chinoise, Pékin chute le 21 janvier 1949, à l’issu d’une véritable opération militaire. Le 1e octobre 1949, la république populaire de Chine est proclamée par Mao qui prend le pouvoir. La société socialiste pensée par Mao va être mise en œuvre.
Le maoïsme est une version du bolchevisme qui tient compte en profondeur de la réalité de la société chinoise, à savoir de la paysannerie. Mao a su mobiliser les masses, mieux que Tchang Kai Check.

II) 1949-1957 : Le temps de Mao :

1) 1949-1957 : L’orientation prosoviétique du régime :

A priori, Mao ne dit pas non à tout ce que l’exemple russe peut apporter. Il va tenter diverses choses. Il va d’abord tenter une approche qui ressemble un peu à la NEP pour assoir le régime. Il propose une alliance de longue durée entre les 4 classes qu’il distingue : les paysans, les ouvriers, les intellectuels et la bourgeoisie. Concrètement, le PCC prend le pouvoir, mais les décisions qui fâchent ne sont pas prises immédiatement : la propriété privée est tolérée. Mao prend des mesures qui correspondent à des promesses communistes faites pendant la guerre : la réforme agraire consiste en une répartition égalitaire des terres. Par ailleurs, le pays est pacifié et l’économie redémarre. L’orientation prosoviétique du régime chinois est liée à l’URSS. Mao se rend à Moscou en 1949 et rencontre Staline qui ne voit pas très bien ce nouveau dirigeant qui a réussi seul sa révolution et essaie de la propager dans les pays du sud. En 1950, un traité d’amitié est signé entre les deux puissances. La guerre de Corée renforce l’amitié sino-soviétique. La Chine s’isole de l’occident et va devoir compter sur ses propres forces. D’autre part, Taiwan s’ancre dans le camp occidental. Du point du vu idéologique, le régime se durcit et cette nouvelle démocratie va laisser sa place à une nouvelle forme de pouvoir qui n’admet pas la contestation. Les camps de travail s’ouvrent et se remplissent rapidement (10 millions au début des années 50). La Chine ressemble de plus en plus aux autres démocraties populaires avec un fort centralisme politique et une bureaucratisation importante. Les 6 membres du comité permanant du PCC possède le pouvoir dans les faits et Mao est la figure principale qui concentre l’essentiel des pouvoir puisqu’il est à la fois président de la république, secrétaire général du PCC et président de la commission militaire du parti.
Les campagnes sont mises au pas, la collectivisation des terres est décidée. Mao revient sur la réforme agraire. La collectivisation est achevée en 1956 et a fait environ 4 millions de victimes. En 1953-1957  Premier plan quinquennal. En 1957, Mao fait un second voyage à Moscou et rencontrer Khrouchtchev. Cette première période s’achève par la campagne des cent fleurs de février à juin 1957  dans l’esprit de Mao, c’est une ouverture à l’intérieur du parti pour inviter les intellectuels du parti à le réformer à cause du danger de bureaucratisation. Il encourage la critique mais elle va souvent aller au-delà de ce que Mao attendait : l’arrogance du PCC est dénoncé, il va y avoir des grèves. Il y a une répression violente qui suit ces critiques de juin à octobre 1957, dirigée par Deng Xiaoping. Mao ayant éliminé les opposants, il peut accélérer la construction du socialisme avec le grand bond en avant.

2) La victoire maoïste et ses impasses :

a) Le grand bond en avant (1958-1961) :
L’objectif est la promotion d’une grande voie socialiste chinoise. Il faut se démarquer et même dépasser le modèle soviétique. En 1958, en URSS, le vent réformiste n’est pas acceptable. Pour Mao, il faut mettre le paquet sur l’idéologie : « le rouge prime l’expert », « la politique au poste de commandement ». Comment construire se socialisme à la chinoise ? Cela passe tout d’abord par la généralisation du système des communes populaires : regroupement d’unités de base (environ 5000 familles). Ce système va permettre une mobilisation générale de la population pour une série de grands travaux. Les premiers signes d’échec vont vite apparaitre, la productivité agricole baisse. Mao est mis en difficulté dans le parti, par prudence, il démissionne de la présidence de la République. Il reste auréolé de la légitimité de la fondation de la République populaire et de la victoire sur le Japon et Tchang Kai Chek. Mao parvient à garder le pouvoir mais les campagnes sont décimées par la faim (20 millions de morts de faim de 1959 à 1961).
Nouvelle NEP à la chinoise : réduction du rôle des communes populaires, on renonce à la collectivisation générale des terres. On libéralise plus ou moins le marché. La Chine va pouvoir se réajuster un peu sur le plan économique (en 1965, la chine retrouve son niveau de production de 1957). Le dilemme est : soit on crée de la richesse mais on ne la répartie pas parfaitement, certains ont plus que d’autres soit on se confronte aux échecs. Mai va choisir de donner un coup d’accélérateur dans la construction du socialisme.
b) La révolution culturelle :
Elle découle des ambitions de Mao et du contexte social, de la frustration de certaines couches de la société. Mao va lancer une offensive contre le parti communiste. Il monte les uns contre les autres des pans entiers de la société : derrière cela, il souhaite reconquérir la perte d’influence de 1961. Mao se tourne vers la jeunesse : il faut tourner le dos à la société chinoise traditionnelle qui continue à marquer les esprits, détruire la bureaucratie des mandarins rouges dégénérés (ceux qui profitent du système grâce à une place privilégiée). La jeunesse se constitue en groupes de gardes rouges qui s’attaquent à toute personne qui, dans la population semble s’opposer à la révolution. L’un des outils de la critique est le Dazibao (affiches sur lesquels on met des slogans), cela passe par des humiliations en public. Rapidement, les gardes rouges sont instrumentalisés par les cadres du parti, des factions vont se créer à l’intérieur du parti en fonction des différentes factions. Au début, il y avait une critique contre la démocratie à faire, elle va déraper à une critique généralisée, les gardes rouges s’attaque à toute personne qui semble profiter du système. La révolution culturelle va finalement déboucher sur une sorte de guerre civile que Mao n’avait pas prévu. La faction qui soutient Mao va prendre l’avantage. La révolution culturelle est lancé en 1966 par Mao, elle est déjà incontrôlable en 1967. Mao fait appel à l’armée pour tenter de contrôler tous ces débordements et, au passage, éliminer toutes les factions rivales. La révolution culturelle va échapper à Mao qui va réussir à reprendre la situation en main grâce à l’armée. De même que pendant la campagne des cent fleurs, pendant la révolution culturelle, il va favoriser la critique puis éliminer ceux qui lui ont permis de produire cette critique, ainsi les jeunesses chinoises vont beaucoup partir dans les camps de travail (Mao utilise l’armée). Pour certain la révolution s’arrête en 1969 avec le neuvième congrès du parti communiste chinois. N y voit un renouvellement en profondeur du parti. Le comité central du PCC compte 289 membres, au neuvième congrès, ils sont 227 à être élu pour la première fois.
Les dernières années de Mao sont marquées à la fois par l’apogée du pouvoir personnel de Mao et en même temps par ses forces déclinantes qui marquent son déclin.
Les personnages clefs : Lin Biao (meurt en 1971), à la tête de l’armée, Zou Enlaï (il va aider à la réhabilitation de Deng Xiaoping, il meurt en 1976) incarne le courant pragmatique du parti et Jiang Qing, le courant idéologique. Les deux personnes qui vont se retrouver en concurrence sont Xiaoping et Qing.
[Mao est très lié au régime chinois, + que ne l’était Staline en URSS. La démaoïsation est plus délicate que la déstalinisation. Certains historiens (chinois) font durer la révolution culturelle de 1966 à 1976, d’autres (occidentaux) de 1966 à 1968.
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Message  Admin Mer 13 Mai - 15:40

III) Depuis 1976 : l’après Mao :

Deux lignes pour la succession de Mao se distinguent : Ceux qui tiennent la même ligne, la bande des 4 :
Jiang Qing (veuve de Mao), Zhang, Wang (celui que Mao voyait comme sont successeur) , Yao. D’autres part : la ligne pragmatique avec Zhou Enlai et Deng Xiaoping.
Le 8 janvier 1976, ZE meurt, le courant pragmatique s’affaiblit. La bande des 4 prend l’ascendant. Xiaoping est de nouveau marginalisé. Hua Guofeng émerge, il est + proche de DX que de la bande des 4. A la mort de Mao (le 9 septembre 1976), la bande des 4 est affaiblie, elle est très critiquée par le parti. HG décide l’arrestation des 4 le 6 octobre 1976. DX décidera plus tard leur procès (prisons et condamnation à mort). DX revient sur la scène politique, l’antagonisme avec HG prend vite de l’ampleur. Progressivement, DX écarte HG, il prend le pouvoir en 1978. En 1982, HG est complètement écarté. DX garde le pouvoir jusqu’à sa mort en 1997.

1) 1976-1986 : Réformer pour survivre, une démaoïsation sous contrôle :

DX déclenche de 1979 à 1985 la démaoïsation. Dans les campagnes, les terres sont en partie décollectivisées, on supprime les communes populaires en 1984 et l’Etat renonce à son monopole sur les céréales. En milieu urbain, il y a des résistances mais DX injecte des mesures par petite doses comme la création des zones économiques spéciales et le régime va autoriser la privatisions de quelques entreprises. Les changements sont économiques et pas politiques. Le rôle du PCC est intouchable, tout comme le projet de construction du socialisme, la dictature démocratique du peuple, et, le marxisme-léninisme maoïste reste la pensée dominante. DX place des hommes à lui : Hu Yaobang (secrétaire du parti en 1981) et Zhao Ziyang (premier ministre en 1980). Le procès de la bande des 4 a lieu en 1980. La ligne est à la fois centraliste et réformiste.

2) 1986-1991 : La crise de la réforme :

Le retrait de l’Etat débouche souvent sur un vide. L’importance de la population rurale est un handicape. Un exode massif a lieu. Grâce aux réformes, des poches de développement apparaissent, facteurs de richesse. Les contrastes de développement dont la population prend conscience sont plus nombreux. La population est de plus en plus irritée par la corruption administrative face à laquelle les étudiants se mobilisent déjà au milieu des années 1980. Politiquement, c’est l’immobilisme. Les conservateurs gardent le contrôle du parti. En 1989, Hu Yaobang prend conscience de la corruption, il devient populaire. Il meurt soudainement (naturellement) en 1989. Il y a des manifestations spontanées en sa mémoire à partir d’avril 1989. Les ouvriers et les pékinois soutiennent les étudiants. Zhao Ziyang est désavoué et limogé par DX pour avoir été trop conciliant vis-à-vis des manifestants. Li Peng prend la place de ZZ, avec le milieu militaire, ils représentent la ligne conservatrice. DX place aussi le futur président Jiang Zemin. LP déclare la loi martiale et, le 4 juin 1989,  Tien An Men : environ 2500 morts. En 1993 JZ devient président.

3) Depuis 1991 : la poursuite de la réforme :

En 1992, le socialisme de marché est officiellement la nouvelle idéologie. JZ est dans la ligne de DX. L’appareil industriel, qui était détenu par l’Etat se déstructure sous l’effet de la concurrence. Le chômage urbain se développe. La condition paysanne se dégrade.
En 1987, les élections locales sont autorisées. L’entrée de la chine à l’OMC est à la fois un aboutissement et un commencement. Le successeur de JZ, Hu Jintao continue sur la même ligne : le parti et l’Etat sont encore liés.
[JZ : 1993-2003, HJ : 2003-2013]
Aujourd’hui, on compte 65 000 000 de membre au PCC, 15 000 00 de cadres plus ou moins nommés par le parti et 5000 cadres, experts et cabinets.
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