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Bernard GAZIER – LA CRISE DE 1929

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Message  Admin Sam 6 Déc - 13:55

Bernard GAZIER – LA CRISE DE 1929


« Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés » La Fontaine ( Les animaux malades de la peste ). Citation appropriée à la succession des événements qui vont plonger le monde occidental dans un marasme économique, et un chaos social pendant près de dix ans.
« Le black thursday » de 1929, l’effondrement de la bourse de Wall Street, marque le début de la grande dépression et favorisera la voie au cloisonnement nationaliste.

En quoi la crise 1929, révèle t-elle un malaise profond des structures capitalistes et conduit- elle à la remise en question du système politique et social ?


Rétrospective :

-L’année 1880 marque les débuts du capitalisme moderne, avec l’essor du Taylorisme ( l’OST Organisation Scientifique du Travail ) la production de masse et la recherche de gains de productivité.

-En 1914 les Etats-Unis s’imposent comme le géant industriel du moment.
Sa part de production représente 34% de la production industrielle mondiale.

-Au sortir du premier conflit mondial, c’est la suprématie et l’hégémonie du système américain qui séduit les économies occidentales, basée sur les prémices de la consommation de masse.

-La production industrielle américaine d’après guerre s’envole poussée par la course aux profits rapides.
Les spéculateurs habiles profitent de la politique d’argent facile, mise en place dès 1926, avec l’achat d’actions à crédit (« call loans »). Ce sont les « nouveaux riches ».

Etude d’un phénomène :

L’excès de crédit et la spéculation abusive dont les Etats Unis donnent l’exemple au reste du monde se révèle être une nouveauté dangereuse. Le choix de la spéculation se fait au détriment de l’investissement, et contribue à surévaluer l’évolution de la valeur réelle des entreprises.
Le volume des prêts à la spéculation passe de 2,5 milliards de dollars en 1926 à 6 milliards de dollars en 1929. L’indice des valeurs boursières passe de 100 à 216 alors que l’activité des entreprises et leur capital n’ont pas été multipliés par trois.
La réalité s’avère être trompeuse, l’abondance de monnaie, la production industrielle et agricole massive posent le problème de l’écoulement de la production.
De plus le soutien artificiel de la demande masque les difficultés et le déséquilibre généralisé du système économique et prépare la crise d’octobre de 1929.

Le mouvement s’accélère avec les faillites fréquentes des grandes Holdings (Hatry par exemple), et s’amorce rapidement en prenant des allures catastrophiques.

Le jeudi 24 octobre ou Jeudi Noir marque la première panique et l’effondrement des cours de la bourse, 12 millions d’actions sont offertes à la vente alors que le volume usuel quotidien des transactions est de 4 millions, mais les acheteurs se dérobent.
Le milieu boursier vient de comprendre l’ampleur de la catastrophe, c’est la débâcle du « quartier pour l’or » ( Voyages au bout de la nuit –Lf Céline )
Le Krach bousier a détruit le système complexe de crédit, sur lequel reposait l’équilibre de l’économie américaine. Malgré l’effondrement spectaculaire des taux d’intérêts, le crédit ne redémarre pas, la crise se propage dans le système financier. Les capitaux étrangers refluent au plus vite, l’argent se raréfie cela a pour effet d’aggraver le décalage entre production et consommation.
La surproduction agricole provoque l’effondrement des cours des denrées alimentaires, acculant à la ruine les paysans (qui représente encore 20% de la population active). S’ensuivra une crise sociale renforcée par taux de chômage qui atteindra 20% de la population active en 1933 au plus fort de la dépression économique.

Au cours des années 1930 la crise s’étend au monde entier, la solidarité commerciale et financière qui lient entre elles les économies capitalistes est un facteur de propagation de la crise. L’URSS et le Japon n’ayant aucunes interactions avec les économies libérales sont les seules à échapper à la crise. « Or la débâcle était prévue, on la voyait ; on la sentait venir, elle était inévitable comme l’hiver après l’été. Cela n’a point empêché tout le monde d’y être pris- Moutons de panurge ! » Cette crise inspira à Maupassant ce texte plein d’humour.

Sous le mandat de H.Hoover on assiste alors à la mise en place aux Etats Unis de mesures protectionnistes telles que la loi Hawley-Smoot de 1930 sur les droits de douanes.
La sortie de la crise devant passer par le « New-Deal » ( littéralement « la nouvelle donne ) de l’administration Franklin.D Roosevelt, dont le but est de relancer la consommation nationale, par des mesures passant par un interventionnisme fort de l’état.

En 1933 la conférence économique mondiale réunit à Londres pour tenter de trouver une solution internationale à la crise est un criant échec, et démontre la force des égoïsmes nationaux.
La montée du protectionnisme se fait ressentir avec l’opposition de deux groupes, les pays « Riches »( Etats Unis, Royaume Uni, France…) et les pays dits « Pauvres » (Allemagne, Japon, Italie) qui , subissant de fortes secousses, mettent en place des régimes autoritaires dont le Nationalisme.
La course aux armements s’impose comme un moyen efficace de résorber cette nouvelle crise mondiale aux périls toutefois de l’Humanité.


La crise de 1929 apparaît comme le dysfonctionnement aigu des structures du libéralisme sauvage et l’aboutissement de la logique d’emballement du boom spéculatif, « le beau cœur en Banques du monde » ( Lf Céline Voyage au bout de la nuit ) est discrédité aux yeux des américains, et du monde. Il faut noter durant cette période la remise en question des valeurs qui prônent « du non-interventionnisme étatique américain », puisque du « do nothing » d’H.Hoover au « new deal » de Roosevelt l’Etat s’implique dans divers secteurs autrefois laissés aux mains du marché. La crise sociale provoque une réflexion sur le bien fondé d’un système économique capable de basculer aussi rapidement de l’opulence générale à la détresse profonde de la plupart des catégories sociales.
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